Maurice LEJEUNE

Un peu d'histoire fluviale

Le canal de Bourgogne relie l’Yonne (à Migennes) à la Saône (à Saint-Jean-de-Losne) en franchissant la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Ce canal, long de 242 km, comporte 189 écluses, 4 ponts canaux dont 1 à Pont d’Ouche et un tunnel de 3 333 m en son point le plus élevé à Pouilly-en-Auxois (altitude : 378 m) et est donc à ce titre le plus haut canal de France.

Des dizaines de kilomètres de rigoles permettent d'alimenter les réservoirs puis le canal. Les eaux pluviales vont naturellement dans ces rigoles avant d'être stockées dans les réservoirs. A chaque éclusage, 500 m3 d'eau partent dans le bief suivant. Si l’idée de joindre les deux mers date du temps des romains, il fallut attendre l’édit du roi Louis XV en 1775 ordonnant l'ouverture du canal de Bourgogne pour parvenir à cette fin, avec son inauguration en 1832. A l’époque de sa construction, le Canal de Bourgogne est un exploit technique et un chef d'œuvre de génie civil. Espérant de nouvelles sources de revenus, il a connu son apogée dans le milieu du 19ème siècle. C’était alors le principal axe de communication entre le Nord et le Sud de la France.

Bernard Lesueur

À cette époque, de nombreuses marchandises qui alimentaient Paris étaient transformées dans les usines construites le long du canal, puis vendues dans les ports : bois, houille, fer laminé, minerai de fer, ciment, plâtre, chaux, pierre de Bourgogne, vin, betterave à sucre, céréales, etc. Les routes goudronnées n’étant apparues que vers 1920, il n’y avait alors que des chemins sur lesquels un chariot mené par deux chevaux tirait 1 tonne, alors qu’un homme (ou parfois même une femme) tirait seul 25 tonnes sur un bateau ! A partir de 1900, ce sont les chevaux, les ânes ou les vaches qui ont remplacé l’homme, puis progressivement le tracteur à vapeur (ou à pétrole), puis le moteur placé dans le bateau. 

 

CFVO

Le port fluvial de Pont d'Ouche fut relié au XIXe siècle à Epinac par l'une des toutes premières lignes de chemin de fer ouvertes en France. Autorisée par une ordonnance du roi Charles X en avril 1830 et longue de 26 km, la ligne de chemin de fer d’Epinac à Pont d'Ouche permettait l'évacuation du charbon qui était ensuite transbordé depuis les wagons sur les péniches. Après quelques dizaines d'années, ce mode d'exploitation, très lourd sur le plan de la logistique, fut abandonné car le développement du réseau ferré permettait le transport du charbon de bout en bout depuis Epinac, sans employer la voie d'eau.

Ainsi, l’arrivée du chemin de fer au milieu du 19ème, puis son avènement à la fin du siècle, vont signer le déclin du transport de marchandises par voie d’eau. Le transport fluvial va rapidement disparaître après la 2ème Guerre Mondiale, concurrencé par les transports ferroviaire et routier. Depuis les années 1980, le Canal de Bourgogne connaît un renouveau grâce au développement de la navigation de plaisance.

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